~ Histoire d'Espagne ~

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090 - L'Espagne catholique & la France révolutionnaire -

La guerre que déclare la Convention à l'Espagne au début de 1793 tourne d'abord à l'avantage de cette dernière, les troupes françaises devant évacuer Port-Vendres puis Collioure à l'Est et Hendaye à l'Ouest ; le pacifique Charles IV exulte et confère à son cher Manuel Godoy le titre de Prince de la Paix.

Mais en 1794, les succès de la France sur les autres frontières lui permettent de renforcer les faibles effectifs de son armée des Pyrénées qui s'empare alors de Figueras en Catalogne puis de San-Sébastien dans le Guipúzcoa ; ainsi retombe l'enthousiasme espagnol comme se relèvent les partisans des idées françaises et Godoy engage alors des pourparlers de paix avec la France ; mais Madrid exige que lui soient remis les enfants de Louis XVI, prisonniers au Temple, le jeune Louis XVII et Madame Royale ; c'est une question d'honneur ; la mort ou la disparition du petit Capet vient faciliter les choses et le 22 juillet 1795 la paix est signée à Bâle : l'Espagne cède à la France la partie espagnole de l'Île de Saint-Domingue (Haïti ayant déjà été cédée à la France en 1697, pour se révolter en 1791 sous la conduite de Toussaint Louverture) et Madame Royale est libérée.

Le nouveau Prince de la Paix, eu égard au préjudice que lui cause l'alliance qui a été conclue avec l'Angleterre sur le commerce hispano-américain, estime que l'Espagne, compte tenu de ses intérêts de par le monde, ne peut rester indifférent au conflit franco-anglais et se décide en faveur d'une alliance avec la France, qu'il conclut le 18 août 1796 à la résidence royale de San-Ildefonse.

Il lui faut alors déclarer la guerre à l'Angleterre. Si sa flotte contraint d'abord les forces maritimes anglaises à évacuer la Méditerranée, l'année suivante elle est défaite au large du cap Saint-Vincent et les Anglais bombardent Cadix en juillet 1797.

L'accord de Bâle de 1795 a prévu la médiation de la Cour de Madrid entre la République française et les États italiens où règnent des Princes espagnols ; mais Bonaparte, qui a pris le commandement de l'armée française, envahit l'Italie, bouscule les Princes et leur impose des traités sans se soucier de leur parenté avec Charles IV comme des stipulations du traité de Bâle. Godoy reste néanmoins en faveur ; la Reine lui tolère même une maîtresse en titre, la piquante Pepita Tudo, ; pour l'attacher à eux par un lien de famille, les souverains lui font épouser une de leurs nièces, la comtesse de Chinchón, née d'un mariage morganatique de l'Infant Don Luis, frère de Charles IV.



03/04/2016

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