032 - Vers le Déclin -
En 912, Charles II, dit le Simple, roi carolingien, règne sur la France. Un 3° Abd-el-Rahamn, 7° successeur du premier, accède à l'Émirat d'Al-Andalus ; de race plus ibérique qu'arabe, il réduit les caïds arabes ou barbares du Guadalquivir, soumet la population mozarabe révoltée conduite par Samuel, s'empare de Tolède et de Saragosse devenues indépendantes depuis plus d'un siècle, guerroie contre les chrétiens du nord, arme une flotte pour sa protection en Méditerranée occidentale, occupe militairement Tanger et Ceuta, envoie des ambassadeurs à Byzance et Francfort, embellit Cordoue mais établit son palais "Medina-al-Zaharat" (cité de la fleur, du nom d'une favorite), à quelque distance de cette ville peu sûre.
En 961, il meurt après 49 ans de règne et son fils, Al-Hakam, continue son œuvre au-delà de Gibraltar, dans le Maghreb occidental. À la mort de ce dernier, le successeur n'étant qu'un adolescent, le pouvoir revient de fait à l'amant de la mère, un nommé Mohammed, appelé Al-Mansour, médiocre lettré mais talentueux militaire et administrateur, qui mène une lutte contre les états du nord parmi lesquels seule résiste la Galice. En 997, Al-Mansour s'empare de Compostelle, ville dans laquelle est édifié le sanctuaire de l'apôtre Jacques, lieu de pèlerinage de la chrétienté depuis 50 ans, incendiant et détruisant tout, à l'exception du tombeau, puis retourne à Cordoue, les forces maures se retirant en-deçà de l'Ebre et du Douro.
Deux de ses fils lui succèdent, mais l'anarchie gagne et des mercenaires berbères s'emparent de Cordoue. En 1031, le Calife Hisham III est déposé sans être remplacé : faute d'autorité centrale, les principautés chrétiennes recouvrent leur indépendance et la reconquête, initiée par d'indomptables montagnards asturiens et basques, commence de manière certes peu méthodique mais inexorable.