~ Histoire d'Espagne ~

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030 - Al-Andalus -

La péninsule ibérique est apte à être islamisée. Religion monothéiste, l'Islam s'y implante aisément d'autant que l'attrait de la polygamie n'est pas négligeable. Les conversions sont nombreuses et un impôt de capitation frappe les infidèles qui ne sont pas persécutés s'ils s'en acquittent ; des communautés chrétiennes "Mozarabes" subsistent cependant et les juifs reçoivent un traitement de faveur.

Cet état de fait n'est pas l'effet d'une grande tolérance, mais de l'impossibilité de se passer du concours des autochtones. Et les Maures, en rivalités tribales permanentes, ne pensent qu'à amasser des richesses pour retourner vivre en Afrique.

Le 13 septembre 755, Abd-el-Rahman, de la famille des califes Ommeyades supplantée en 744 et massacrée par celle des Abbassides, débarque en Espagne où le prestige attaché à sa race lui vaut nombre partisans berbères rt mozarabes ; il prend le titre d'Émir, défait les chefs qui s'opposent à lui, fixe sa capitale à Cordoue et rompt avec les califes Abbassides qui avaient délaissé Damas pour Bagdad.

Al-Andalus est alors un État indépendant.

Au cours de son règne, Abd-el-Rahman fait face à différentes révoltes qu'il mate avec fermeté, ainsi qu'à une invasion franque. En 778, Charlemagne appelé par des Musulmans en révolte, met le siège devant Saragosse, lorsqu'une agitation en Saxe l'oblige à rentrer ; son arrière-garde, commandée par Roland, préfet de la Marche de Bretagne, tombe en embuscade le 15 août 778 dans le défilé de Roncevaux, province de Pampelune, où elle est anéantie par des Basques et des Sarrasins. Les Francs reprennent alors l'offensive et occupent Gérone et la Catalogne.

Le régime est celui de l'autocratie absolue : distribution arbitraire des hauts emplois, maints vizirs payant de leur tête le plus petit écart ; le territoire est divisé en provinces ; les terres les plus riches sont prises par l'Émir ou confiées à d'anciens combattants arabes ou berbères, le reste étant laissé à des colons locaux ; l'esclavage fournit la main-d’œuvre : orangers, citronniers, abricotiers, amandiers, introduits de Perse, mûriers venus de Chine, sont plantés,  la culture de la vigne est en plein essor. Les échanges Orient-Occident, le travail du cuir et de l'ivoire, de l'acier, des cristaux, des soieries, font état de l'activité et de l'art mauresques dont la réputation s'étend fort loin.



29/03/2016

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