031 - Apport Mauresque -
Cordoue est l'objet de tous les soins d'Abd-el-Rhaman. En 748, les Chrétiens doivent céder une moitié de la cathédrale Wisigoth aux Maures pour l'exercice de leur culte, et en 785 l'Émir achète l'autre moitié pour en faire un mosquée somptueuse. Les architectes conservent les murs mais démontent les 5 nefs et les réédifient en les orientant vers la Kibla (direction de la Mecque), les arcs sont accentués et travaillés, le chœur est démonté au profit d'un Mihrab aménagé en niche précieuse. Les successeurs de l'Émir portent de 5 à 19 le nombre de ses nefs.
L'Émir meurt en 789 et plusieurs mirs de sa dynastie se succèdent au trône de Cordoue, Mais le soulèvement des provinces, les révoltes locales, les guerres entre tribus, les rébellions mozarabes, les dissensions doctrinales, les raids des Princes chrétiens du nord comme les invasions de pirates normands, réussissent à fragiliser l'Émirat d'Al-Andalus. Toutefois, les émirs sont entourés d'une garde nombreuse et bien armée, composée d'esclaves des Balkans (esclavons).
Malgré ces troubles, Al-Andalus reste le plus prospère et le plus civilisé pays d'Europe. Le papier, venu de Chine par la Perse, l'Irak et la Syrie, y arrive très tôt. Les bibliothèques attirent les esprits les plus curieux de France, d'Angleterre et d'Italie. Cette floraison culturelle est le fait des apports d'origine orientale, mis en œuvre par les espagnols, les juifs et les grecs, les arabes n'ayant établi que le pont entre l'Orient et l'Occident. L'art hispano-mauresque est directement inspiré des arts de Perse et de Byzance : quoique porteurs d'un patronyme musulmans, philosophes, mathématiciens, astronomes, sont juifs ou chrétiens, les arabes se contentant de commenter le Coran.
L'Arabe, langue officielle du gouvernement et de l'administration, s'est substitué au latin, mais le peuple s'exprime au moyen des dialectes romains comme au temps des Wisigoths, pour leur part, maures et espagnols islamisés faisant usage d'un arabe corrompu.