~ Histoire d'Espagne ~

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074 - L'architecture, la peinture & la sculpture -

Si l'Espagne du Moyen-Âge est le principal foyer de culture scientifique en Europe, l'expulsion des Juifs et des Morisques {musulmans convertis de force} en a considérablement affaibli la portée. Philippe II encourage les sciences appliquées et dans le domaine architectural les recherches sont constantes ; si le gothique flamboyant reste en faveur, sous l'impulsion de l'architecte Alfonso Berruguete, apparaît un style nouveau, le plateresque, à la fois antique et extrêmement orné, alors que Juan de Herrera construit des édifices d'une impressionnante sobriété, dont la cathédrale de Valladolid, le palais-monatère de l'Escorial, le Palais Royal d'Aranjuez…

Un art profondément espagnol est celui de la sculpture polychrome sur bois, art auquel s'adonnent des artistes comme Berruguete, Bercerra, Alonso Cano, Ordoñez, Montañnez…, art à la fois religieux et populaire, représentant des scènes de la Passion grandeur nature, dont rien de semblable n'existe hors d'Espagne.

La peinture nationale ne prend pas son essor au début du Siècle d'Or, Charles Quint s'entourant de tableaux de l'école vénitienne et Philippe II préférant l'école flamande, Jérôme Bosch notamment. Mais dès la fin du XVI° siècle apparaissent des peintres de Cour espagnols comme Moralès, Navarrete et Sanchez Coello. Dominique Théotokopoulos, dit El Greco est un isolé : d'origine crétoise, ayant étudié en Italie avant de se fixer à Tolède, il incarne avec un prodigieux mimétisme l'âme même de la Castille dont l'Enterrement du Comte d'Orgaz, son plus célèbre tableau, en est un exemple saisissant. À signaler aussi le rude et âpre José de Ribera et surtout Francisco de Zurbarán (Saint-François, Agnus Dei, Sainte Marguerite, Saint-André, L'Adoration des bergers, ...) dont l'exquis sentiment religieux reste toujours humain. Diego Rodriguez de Silva y Velásquez, à la fois ordonnateur des fêtes et premier peintre de la Cour, protégé de Philippe IV, est un Dieu de la peinture, créant la vie avec quelques touches de pinceau : Les Ménines, Les Lances, Les Ivrognes, Le Cardinal Infant, La Reddition de Breda... Le dernier artiste de ce siècle, bien qu'il en dépasse légèrement les limites, est Bartolmé Esteban Murillo, (La Vierge du Rosaire, Le Jeune Mendiant (au Musée du Louvre), Le Mangeur de melon et de raison, …) chez lequel la perfection du métier divorce d'avec le sentiment.



01/04/2016

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